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“Alliance” vers plus d’assistance pour ses membres

Alliance, la jeune association de commerçants et artisans de la commune, souhaite se tourner plus vers l’aide et le conseil aux entreprises.

Alliance est né en 2015 sur une idée qui est parti d’Alain Collet, un ancien directeur de banque de Reims venu s’installer à Publier pour sa retraite. Notant qu’aucune structure de rassemblement de commerçants n’existait sur la commune, il a fait le tour des 70 commerces existants pour leur proposer de faire un geste commercial envers les nouveaux arrivants sur la commune. Après une rencontre avec Nadine Frossard, l’association « Alliance », qui réunissait 50 Commerçants, voyait le jour au 1er janvier 2015, sous la houlette de la tenancière du café Zig-Zag.

Nathalie FrossardEtant fille d’Artisan, Nadine a souhaité intégrer les Artisans dans Alliance. « Même s’ils n’ont pas les mêmes attentes que nous, ils font partis de l’économie de la commune » affirme Nadine. Son idée est de faire un recensement sur papier de tous ces Commerçants et Artisans afin que chaque habitant puisse connaître les services qui se trouvent proche de chez lui.
« Tout le monde n’a pas Google à la maison » fait remarquer la Présidente de l’association. « Un petit fascicule, référençant les Artisans et Commerçants, mis à disposition dans différents points de la commune, ou donner avec les distributions du CCAS, serait bénéfique pour tout le monde ». Une réflexion qu’elle appuie de sa dernière expérience : « On vient d’avoir le dernier Allo Chablais. Les gens qui viennent le chercher se sentent un peu perdu quand je leur dis qu’il n’y aura plus de nouvelle édition, qu’ils ont intérêt à garder ce dernier Allo Chablais ».

« On est parti très haut en adhérent la première année, mais la conjoncture actuelle nous fait subir un ralentissement » constate Nadine. Pour elle, les soucis des commerçants se trouvent ailleurs que de répondre à une adhésion de 100€ pour l’année, même si cette somme peut paraître dérisoire. En plus, « 2020 aura été une année passive, confie la Présidente. Sans AG, c’était forcément mal parti. Alors, quand on rajoute l’annulation de toutes les manifestations, quinzaine commerciale, père Noël (avec Publi’Amph’Fête)… ça reste une année blanche vu de l’extérieur ». Pourtant, l’association n’est pas restée inactive. Elle a apporté son appui aux adhérents sur cette période « COVID-19 », avec des infos sur les aides, les démarches, le positionnement des collectivités… L’association craint que 2021 soit du même acabit : « Une année compliquée ».

Des lots d’une valeur de 1500€ pour les premiers prix des quinzaines du commerce. Une manifestation qui se déroule au printemps. Durant 15 jours les clients remplissent des bulletins chez les adhérents d’Alliance. Au terme de cette quinzaine, un tirage au sort désigne les heureux gagnants. En 2019, c’est Chez Totor que la remise des lots a eu lieu. « 6 à 7 milles euros de prix offert par les commerçants de l’association, rappelle Nadine Frossard. Comme gros lot, c’était un weekend chez Bocuse d’une valeur de 1.000€ et un poêle à granules d’une valeur de 1.500€ ».

Prioriser l’assistance aux adhérents et laisser à Publi’Amph’Fête tout ce qui est récréatif. C’est la réflexion que se fait Nadine en ce début d’année 2021. « Le père Noël est une manifestation plébiscitée des enfants et parents, reconnait Nadine. Heureusement que nous avions le soutien de Publi’Amph’Fête pour le déroulement de cet après-midi festif ». Un bel appui de cette association que préside Alain Pioton, surtout quand il faut gérer plus de 300 gamins ! « Cette année, déplore Nadine, on n’a pas pu se réunir avec le bureau. COVID oblige. Mais ça a porté le temps à la réflexion avec une priorité qui devrait se tourner plus vers l’assistance aux membres de l’association ». Une idée qui sera à débattre dès que la vie aura repris son cours normal…

La commune quitte la CCPEVA, les entreprises se posent des questions. « Quel impacte au niveau des taxes, CFE ou autres, avance la Présidente. Au niveau de la nouvelle zone, qu’est-ce que ça va coûter, comment ça va se passer. Des questions que les commerçants se posent également. C’est fou qu’on ait appris par voie de presse, il y a deux ans, qu’un hôtel s’installait, puis un Burger Végane… A la création d’Alliance, La mairie était contente de dire : au moins il n’y aura plus qu’un seul interlocuteur des commerçants ».

Interrogé, le Maire Jacques Grandchamp, précise que « dès la prise de fonction de la nouvelle équipe municipale, des contacts ont été pris avec l’association Alliance et un poste spécifique d’adjoint en charge des affaires économiques a été créé. Mr Pascal EYNARD MACHET est en relation constante avec l’association Alliance qui a tout loisir pour faire remonter les informations en temps réel. S’agissant de la démarche engagée au niveau de l’intercommunalité, les impacts financiers sont en cours d’évaluation, un certain nombre d’informations ont déjà été diffusées par courrier et dans le LemanOeil, sans parler des comptes rendus des conseils municipaux qui sont publics. Il a été indiqué à l’association Alliance que nous étions à leur disposition pour leur donner le maximum d’informations dès lors qu’ils auront convoqué leur assemblée générale, ce que nous attendons ».

On ne se rend pas compte de l’importance du tourisme. « On s’en apercevra dans l’avenir affirme Nadine Frossard, car les grandes usines ne sont pas assurées de tenir indéfiniment. Les vagues de licenciement qui se profilent en disent long. On a laissé se dégrader le tourisme alors que c’est une activité qu’il faudrait développer pour l’avenir. Mais aujourd’hui, campings et hôtel n’existe presque plus sur la commune. L’OTI, imposé par la loi NOTre, n’aura pas eu, pour l’instant, l’effet escompté  ». Il faut ajouter à cela que les normes ont beaucoup influencé la disparition de ces hôtels et campings familiaux. C’est avec regret que Nadine ajoute « C’est dommage que le nouvel hôtel ne soit pas resté dans la future marina. Celui qui se fera dans la zone n’aura pas la même clientèle… ».

Conjoncture

« Pour l’instant, on est sous perfusion, reconnait Nadine Frossard. Notre personnel est payé par le chômage partiel. Faut pas qu’on crache dans la soupe, faut en être conscient. En plus, Il y a une sacrée confusion : ces aides ne sont pas pour mettre sur son compte bancaire, elles sont faites pour éponger les trous créés par cette conjoncture. Parfois ces trous sont abyssaux pour ceux qui viennent de démarrer un commerce. Les prêts, même décalés, il faudra les rembourser quand même. Les prêts sont faits pour investir, pas pour payer des fonctionnements ». Certains commerces en difficulté cherchent à vendre, mais ce n’est pas évident car aujourd’hui, nous dit la Présidente « les affaires se vendent à l’heure actuel à 50% de leur valeur réelle. On était des métiers où on vendait la valeur commerciale entre 80 et 100% du chiffre d’affaires HT. Aujourd’hui, si quelqu’un prend à 50%, c’est déjà bien ».

« Les boulangers sont les mieux lotis car les gens achèteront toujours du pain, c’est ce qu’on pourrait penser suggère Nadine, mais depuis le confinement, les gens n’achètent plus de gâteaux et autres, tous ces à côté qui font le chiffre d’affaires du commerce, ils les font maintenant à la maison en regardant Cyril Lignac !!! Par contre les vendeurs de moule à buche, de décor de champignons et autres, n’ont jamais vu autant de particuliers dans leur magasin, remplaçant les habituels professionnels ». Ce qui fait dire à Nadine que l’économie, « C’est un château de carte, tout se tient et quand il y en a un qui tousse les autres s’enrhument ».

 La crainte, c’est quand les choses vont repartir. « La reprise semble difficile estime la Présidente d’Alliance. Comment vont réagir les clients après cette longue durée de fermeture. Oui, il y aura un coup de folie à la reprise. Les gens ont été en manque de restaurant, en manque de bar… mais jusqu’à quand ? Il y a eu de nouvelles habitudes qui ont été prises et qui ne vont pas se perdre comme ça. Et pour tout commerce je pense ». Elle met en avant comme exemple les tickets restaurant. « Sur le premier confinement, les entreprises qui étaient obligées de fournir un repas (comme le bâtiment) ont mis en place les tickets restaurants. Des tickets qui aujourd’hui ne servent pas à aller au restaurant, mais à faire les courses, l’ouvrier se contentant de casse-croûte à midi. Le restaurateur, où l’entreprise avait ouvert un compte pour ses ouvriers, retrouvera-t-il ses clients ? Rien n’est moins sûr et c’est là la crainte ».
L’incertitude, c’est ce qui semble rendre le plus vulnérable le chef d’entreprise. « A la reprise, les gens vont consommer, se persuade Nathalie, oui, mais différemment et c’est là la crainte : comment les gens vont réagir ? il y aura un laps de temps, avec une inertie… et c’est là que ça va être le plus difficile ».