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Le secours mutuel, prémices de la sécurité sociale.

Le secours mutuel de la commune de Publier

Des membres du secours mutuel de Publier lors le son Assemblée Générale de mars 2018.

Les sociétés de secours mutuel préfiguraient les mutuelles de prévoyance d’aujourd’hui. Elles sont également à l’origine du développement de l’économie sociale en France avec, dès 1806, la Société Philanthropique qui déclare son intention : « il s’agit d’engager les ouvriers à se réunir pour s’assurer mutuellement des ressources en cas de maladie, ou lorsque les infirmités de la vieillesse les mettraient dans l’impossibilité de continuer leurs travaux. La formule mutualiste est alors donnée comme l’alternative à l’assistance ».

Et pourtant, le concept associatif lui-même est à l’œuvre depuis beaucoup plus longtemps. La confrérie de Sainte-Anne, créée par des compagnons menuisiers du Faubourg du Temple propose un véritable modèle d’organisation mutualiste dès le XVIIe siècle. Paradoxe de l’histoire, le terme de « secours mutuels » utilisé pour la première fois par les ouvriers charpentiers de Paris, en juin 1791, est immédiatement proscrit par la loi Le Chapelier. L’appellation de SSM (Société de secours Mutuel) sera longue à s’imposer. C’est timidement que la loi du 22 juin 1835 autorisera les dépôts   SSM dans les Caisses d’Epargne, jusqu’à concurrence de 6’000,00 Fr.

Les sociétés de secours mutuel vont se développer en marge de toute légalité, puisque leur constitution s’oppose à la loi Le Chapelier. Elles seront légalisées par le décret du 22 mars 1852, qui octroie de nombreux avantages aux sociétés qui reçoivent l’approbation de l’Etat et acceptent son contrôle. C’est finalement la loi du 1er avril 1898 qui permet l’essor de la mutualité en réduisant le contrôle étatique et en favorisant leur développement.

C’est en 1945 que la France a choisi de construire le système de Sécurité sociale visant à couvrir l’ensemble de sa population, au travers d’une affiliation obligatoire qui s’impose à la fois aux employeurs, aux salariés et aux travailleurs indépendants

A Publier, si l’on en juge par les plus anciens statuts que possède son Président Victor Maurice dit Totor, le Secours Mutuel existerait depuis 1935 et peut-être même avant. C’est en 1944 que Monsieur Antoine Bochaton, mieux connu sous le nom de « Ponand », devient Président. Un homme qui a pris à cœur son rôle en courant commerçants et entreprises pour récolter quelques pécules qui misent bout à bout apportaient une somme confortable à la société. Bien sûr, chaque don était inscrit dans un cahier que Totor conserve encore religieusement dans ses archives.

Il nous fait remarquer que pour l’année 1980, Antoine Bochaton avait eu quelques 240 membres donateurs et bienfaiteurs avec, en tête de liste, « la Société Cachat » qui versait le plus gros don de 250,00 Fr et en fin de liste, les particuliers qui offraient 20,00 Fr à la société. Cela représentait une somme qui avoisinait les 10’000,00 Fr.

A cette époque le Secours Mutuel comptait encore 82 membres. Aujourd’hui, c’est une trentaine de personnes qui sont inscrites dans l’association. « De nos jours, nous confie Totor, le Secours Mutuel à une vocation plus tournée sur l’aide morale. Nous allons voir les malades, rencontrons les veuves… et chaque année nous faisons un banquet qui nous permet de se retrouver dans une ambiance conviviale. Sans oublier l’Assemblée Générale qui se termine autour de la traditionnelle fondue ».

Le drapeau du Secours Mutuel est toujours présent pour accompagner un membre dans sa dernière demeure, mais également pour assister aux commémorations communales. Une tâche que se partage Robert Barathay, Gérard Blanc et Noël Larpin. Madame Kamerer tient le rôle de Vice-Présidente