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Les Roses à l’honneur

Elle semble se figer dans la solitude, tout en gardant sa beauté mystérieuse qui fait d’elle une exception remplie de souvenirs. C’est ainsi que la rose de septembre se prépare pour affronter l’hiver où le gel figera à jamais ses fragiles pétales colorés.

Pour rompre la monotonie, elle rejoint le bouquet formé par toutes les autres roses, une fois par semaine, à la salle des châtaigniers. Elles ont un vécu, elles ont un âge, elles ont un nom…

De gauche à droite - haut - Eugène, président du club; Marcelle; Monette, trésorière du club - bas - Margot; Jacqueline

Margot, la plus ancienne, a eu 100 ans ce 22 novembre 2021. Elle a laissé l’EHPAD « Les Sources » à Evian, transportée comme chaque jeudi par le mini-bus de la commune, pour fêter cet évènement qui marque un siècle de sa vie. Marguerite Brechbuhl, originaire de La Neuville en Suisse, est venue habiter Amphion en 2009 pour se rapprocher de sa fille et s’est inscrite au club la même année. C’est juste avant l’arrivée du COVID que Margot a quitté son habitation pour rejoindre « Les Sources », Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes.

Marcelle Benet, née Sakezin est originaire du Nord. Elle a fêté ses 90 ans en juin 2021. C’est à la retraite, avec son mari, qu’elle est venue habiter Amphion en 1990. La beauté du pays a surement contribué au choix formulé par ce couple qui tenait une station-service au plus « Haut de France ». Mais elle avoue que la présence de sa belle-sœur dans la région a pesé lourd dans la décision de venir à Amphion. Elle a rejoint le club il y a 10 ans, au décès de son époux. Comme Margot, elle profite du mini-bus pour venir chaque jeudi retrouver le bouquet d’amitié que forment les Roses de septembre.

Jacqueline Maillet a eu 90 ans le 14 novembre 2021. Elle avait 10 ans en 1941 quand elle est venue habiter Avulligoz. 40 années durant, elle a travaillé aux Thermes d’Evian. Elle a vécu l’évolution du village d’ “Avlig” ; des gens qui se regroupaient autour du bassin pour la lessive, n’ayant pas l’eau courante à l’intérieur ; de l’arrivée des premières voitures et de la télévision en 1965. « François, mon mari, sourit-elle, l’avait achetée pour regarder le tour de France. On était les premiers du village à l’avoir, alors on avait tous les gamins du village qui venaient chez nous pour la regarder ». Quand on demande à Jacqueline si elle regrette la vie d’autrefois, comme beaucoup de gens l’expriment sur les réseaux sociaux, sa réponse est sans ambiguïté : « Tout ce qu’on a vu comme progrès depuis des années, ça a été fabuleux. Avoir l’eau au robinet sans aller la chercher avec l’arrosoir… Ne plus jeter ses eaux de vaisselle par la fenêtre. Je me souviens d’une fois où François passait devant chez la Noémie avec son beau pull blanc que sa maman lui avait tricoté, et “Tchac !” il reçoit l’eau de vaisselle sur son pullover… »

Marie-France Goguet, est une « Rose » qui s’est mise au service des autres pour conduire le mini-bus de la commune. Chaque jeudi, elle organise son circuit pour transporter les personnes qui le souhaitent, de chez elles jusqu’à la salle des châtaigniers. Une contrainte qu’elle assume avec plaisir, tant ce service est gratifiant pour elle.