Alain Daguzan a été reçu dans l’ordre national du Mérite, au titre de chevalier. La médaille lui a été remise par le général Coste, son parrain, le samedi 22 janvier 2022.
Cette décoration obtenue à titre militaire, récompense ses vingt-cinq années de service, de 1976 à 2001, à servir la France dans l’armée de Terre au sein des Troupes de Marine, en tant qu’homme du rang puis de sous-officier.
Il convient d’ajouter à ces années militaires riches de souvenirs, les vingt années suivantes à servir bénévolement le monde combattant depuis 2001 à des postes électifs.
Il préside quatre associations dont les drapeaux étaient présents ce samedi matin :
- La Fédération nationale des vétérans OPEX-ONU-OTAN France qu’il préside depuis 2011
- La 543 ème section de la Société nationale d’entraide de la Médaille militaire qu’il préside depuis 2014
- L’association des anciens combattants du canton d’Evian-les Bains les bains qu’il préside depuis 2015
- La section de l’Union nationale des combattants 74 de Publier-Amphion qu’il préside depuis 2016
Il est également membre depuis 2015 de la commission d’action sociale à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre de la Haute-Savoie (ONACVG) et il préside cette commission depuis 2019 en travaillant de concert avec M. Eche-Puig.
La demande initiale a été faite à titre civil par M. Eche-Puig, Directeur de l’ONACVG de Haute-Savoie, appuyée entre autres par Josiane Lei, maire d’Evian-les-Bains et récemment proposée au grade de Chevalier de la Légion d’honneur, Jacques Grandchamp, maire de Publier, officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite depuis 25 ans et le Général Lecointre chef d’état-major des armées, « fidèle à ses anciens et vieux soldats » souligna Alain.
C’est dans le courant de l’été que le directeur prévient amicalement Alain que « son dossier a changé de ministère. Il est passé de civil à militaire et je ne sais plus rien de la suite de cette demande »
« Je vois comme explication à ce changement de ministère, explique Alain, ma carrière bien sûr mais aussi le fait qu’elle soit portée par les cinq étoiles du général Lecointre et les quatre étoiles du général Grandchamp ! Neuf étoiles ont dû certainement faire pencher la balance pour cette attribution à titre militaire ». Une petite fierté cachée pour Alain qui sait combien il est difficile d’obtenir une médaille à titre militaire par rapport au titre civil.
Alain a choisi comme parrain le général Coste, commandeur dans l’ordre national du Mérite. « J’ai choisi le général Coste, souligne Alain, car il était mon chef de corps, alors que j’étais sergent, chef de groupe de combat à la deuxième compagnie du 3° régiment d’infanterie de marine. Le hasard de la vie a voulu que je retrouve le général Coste des années plus tard dans notre Chablais, il était donc naturel pour moi que ce soit mon ancien chef de corps qui me reçoive dans l’ordre. »
C’est avec émotion qu’Alain a prononcé ses derniers remerciements. « … Il est encore une personne à remercier sans qui rien n’a été, rien n’est et rien ne sera encore possible. Cette belle et magnifique personne que je connais depuis un peu plus de vingt et un ans donne du temps, de son temps, et ce temps que je consacre aux autres, elle ne le récupèrera jamais … Alors un grand merci à mon épouse. Cette décoration qui vient de m’être attribuée, je la dois aussi à son indéfectible amour, sincère et profond ».
Il a joint un dernier remerciement en forme d’encouragement à son petit-fils Jérémie « il est là, dans sa belle tenue de chasseur. Il a repris mon flambeau en s’engageant, il y a deux années maintenant, au 7ème bataillon de chasseurs alpins. Mon Jérémie, je suis fier de toi et je te souhaite d’avoir une carrière aussi intense que la mienne au service des armes de la France ».
Le général Coste rappelle ce qu'a vécu Alain Daguzan.
« Nous avons parfaitement l’image du vrai combattant. A son retour du Rwanda, il s’est fait cracher dessus alors qu’il a vécu des situations qu’on ne peut pas imaginer. Si ce n’est pas le moment d’en parler, c’est l’occasion. Je n’étais pas là-bas, j’étais à Paris dans un organisme qui pilotait tout cela. J’ai vu rentrer ces gens qui ont gardé de cette période un souvenir effroyable. Et ceux-là, que ce soit dans la vie normale ou dans les médias, on les a piétinés, on les a accusés… Alain a traversé tout cela, il n’en est pas revenu indemne. C’est pourquoi je profite de cet instant pour témoigner de la qualité de cet homme parce que « c’est son devoir de faire » et j’invite son petit-fils à suivre l’exemple qu’est Alain ».
Monsieur Grosjean, président départemental de l’ONM 74 explique l’origine de la médaille du Mérite.
« L’ordre national du Mérite a été créé par le général de Gaulle en 1963 pour remplacer un certain nombre d’ordres divers et variés. En France, on a le culte de la médaille. C’est ainsi que le général de Gaulle a supprimé une bonne douzaine de décorations désormais réunies dans un seul ordre, « l’ordre national du Mérite », qui devient alors un ordre national avec la Légion d’honneur.
L’ordre national du Mérite, comme son nom l’indique, est destiné à récompenser les mérites d’un français ou d’un étranger, homme ou femme, quelle que soit sa profession, quel que soit son origine. Il y a peu d’attributions d’ordre national du Mérite. On compte 2 promotions par an. Pour vous donner une idée, dans le département, avec les restrictions d’attribution depuis 3 ans, et avec la parité, qui paraissait une bonne chose, mais pas toujours, pardon mesdames, il y a 12 à 14 récompenses, tous grades confondus. Ce qui fait peu pour le département.
Cet ordre est remis à une personne qui, par ses actions militaires ou civiles, par son rayonnement au service des autres, mérite d’être reconnue par la Nation. Ce qui veut dire qu’on l’obtient, en général, à un âge relativement élevé, mais un peu plus jeune que pour la Légion d’honneur ».
Alain rend hommage à Enzo Bonopera
« Comme l’a écrit le commandant Hélie de Saint Marc, « la guerre apprend l’humilité » et pour moi, il est un homme ici présent qui est un bel exemple de l’humilité du combattant : Enzo Bonopera.
Lui qui a rejoint le général de Gaulle à Londres et qui a participé aux combats de la Libération au sein de la 2e DB,
lui qui s’est réengagé au 3e régiment d’infanterie coloniale, actuel 3e de Marine,
lui qui a combattu en Indochine et enfin,
lui qui a participé à la dernière grande bataille de l’armée française : la terrible bataille de Dien Bien Phu. Après sa capture, il a enduré cette marche de la mort de 800 km à travers la jungle et puis il a survécu aux camps de rééducation vietminh.
Merci Enzo pour l’exemple que tu nous donnes et qui guide et guidera toujours ma conduite ».